lundi 10 janvier 2011

2. Bloguer

Je m’éveillais avec cette idée dans la tête. Ca ne vous arrive jamais, lorsque vous avez un projet sur le feu, de vous éveiller avec des idées plein la tête, l’impression que vous n’avez pensé qu’à ça toute la nuit ? Je m’étirais, passais mes chaussons, pris une douche rapide et enfilait un long pull tout doux avant d’aller allumer l’ordinateur en attendant que la bouilloire chauffe. J’épluchais une mandarine tout en ouvrant mon tableau de bord blogger, puis m’installais avec mon thé devant l’écran.

Commencer à bloguer était une autre paire de manches. J’avais un nom, l’envie, un nouveau pseudo web, mais par quoi commencer ? Le design du blog ? Ecrire un premier article ? Devais-je me créer une sorte de logo ? Me présenter ? Je parcourais les quelques blogs que je connaissais et tentais de m’en inspirer. Un premier billet avec une courte présentation ce ne serait pas si mal non ? 

Je m’appliquais donc à rédiger un petit mot de présentation, qui j’étais en une brève ligne, la raison d’être de ce blog, puis passais au look du blog, les possibilités n’étaient pas infinies mais je trouvais un modèle simple dont je modifiais dans mes couleurs. Je créais un petit logo simple, avec simplement le nom du blog, pas du grand art mais c’était simple et joli, amplement satisfaisant pour moi. Je jetais un coup d’œil à l’aperçu de mon article. Je n’avais pas de photo à y ajouter, tant pis, pour un premier article, je ferais l’impasse sur la photo, ce n’était pas très grave. Puis, à peu près satisfaite du rendu global, je cliquais sur « Publier ». 

Il ne me restait plus qu’à attendre que quelqu’un remarque mon blog, qu’on me commente, mais allait-on me commenter sur ce premier article sans grand intérêt ? Que faire maintenant ? Je pouvais peut-être préparer un article pour le lendemain, m’inspirer des maquillages vus ailleurs et tenter de reproduire quelque chose ? Je regardais mes produits et fis la moue. Un vieux fond de teint mal choisi, un blush peu adapté pour mon teint d’hiver blafard… si j’allais m’acheter une ou deux petites choses ce ne serait pas si grave non ? 

Je m’habillais un peu plus chaudement et empruntait le métro pour me rendre au centre ville. Si j’étais venue avec l’idée bien précise d’acheter du maquillage, rien n’interdisait que je m’offre autre chose, en fait, j’avais à chaque fois l’impression de perdre un peu la tête lorsque je faisais du shopping, emportée par une sorte de frénésie, je ne faisais plus attention au montant – où du moins très peu – et ne réalisais la somme de dépense qu’en faisant mes comptes. Hum… mon banquier ne devait pas être très content, mais pour l’heure je n’y pensais guère, j’entrais chez Sephora, trainais longuement dans les rayons Urban Decay, Benefit et Make Up for Ever, imaginais laquelle des couleurs O.P.I. je pourrais déposer dans mon panier. J’optais pour une primer chez Urban Decay ainsi qu’une petite palette de fards, la fameuse « black palette » que j’avais pu voir à droite à gauche, un anti-cerne de chez Benefit et un fond de teint MUFE vinrent compléter mon panier et je choisis soigneusement de ne pas acheter de vernis pour l’instant, d’autant que, si l’on y réfléchissait bien, les bons plans des blogueuses étaient tout de même d’acheter pas mal de ces produits sur les sites US. Je passais ensuite chez MAC - cosmetics, pas un i-store – et me laissais tenter par Phloof ! LA référence en touche lumière. Je résistais à la tentation d’acheter un 217, ce pinceau estompeur dont j’avais entendu parler mais qui coûtait à lui seul la modique somme de 24€ ! Même pour une dépensière dans mon genre, cela paraissait hors de prix. 

Craignant de dépenser un peu plus j’ignorais ostensiblement toutes les vitrines qui croisèrent mon chemin pour me diriger directement vers le métro. 

En rentrant je couvais mes petits trésors du regard, des nouveautés, des choses à tester, je pourrais réaliser des « reviews » sur ces produits, cela me ferait quelques articles. Je regardais mes factures et rougis doucement, j’en avais pour environ 135€, au dernier moment, le blush Orgasm, de NARS, avait sauté dans mon panier chez Sephora, augmentant encore la facture… J’allais devoir veiller à mes prochaines dépenses, il ne s’agissait pas de se ruiner… Cette petite prise de conscience passée, j’ouvris les emballages et arrangeait mes produits en une sorte de petite mise en scène sympathique pour les prendre en photo – si vous tenez un blog beauté, vous connaissez ce petit rituel. J’en pris une dizaine, espérant avoir quelque chose de bien dans le lot. 

Par bonheur, j’étais assez bien équipée de ce côté. Enfin par bonheur… Mon appareil actuel était hérité de ma précédente relation amoureuse. Benjamin était passionné de photo, passionné… ou obsédé, ça dépend du point de vue. Pour ma part, quand une passion devient si envahissante on peut se poser des questions, impossible de faire un pas sans qu’il prenne une photo. Evidemment il était bien équipé, et quand il avait vu mon minable appareil compact dont les piles se vidaient au bout de dix photos prises, il m’avait offert un réflex… et avait du m’expliquer comment m’en servir. 

Nous nous étions quitté en assez bons termes pour que je ne le lui ai pas envoyé à la figure – et à l’instant je m’en félicitais. Ben était tout simplement venu me voir un matin, m’expliquant qu’il avait fait une nouvelle rencontre, une nana aussi passionnée que lui et qu’il ne pouvait la laisser filer. Il n’avait pas chercher d’excuses ni pour moi ni pour lui et m’avait laissée plus stupéfaite que triste. Peut-être n’avions nous finalement pas assez de choses en commun pour que je m’attache réellement à lui… C’est pourtant la fin de cette histoire qui avait été l’élément déclencheur, celui qui m’avait fait quitter Paris.

Je reportais mon attention sur mes produits, les mettais pour la plupart à l’abris de Lily. Je « swatchais » ensuite la palette de fards. Faire un swatche consiste simplement à appliquer la couleur sur sa peau et la prendre en photo – en espérant que la luminosité soit suffisante pour avoir quelque chose d’assez proche de la réalité.  Je repérais ensuite quelque chose d’assez simple à reproduire et réalisais mon premier maquillage pour le blog. Si c’était loin d’être aussi impeccable que mon modèle, ce premier essai fut assez satisfaisant pour que je le prenne également en photo. Photos que je recadrais pour ne prendre que mes yeux. Je ne savais pas encore vraiment si je voulais montrer mon visage ou bloguer de façon plus anonyme. 

D’ailleurs, devais-je en parler à mes amis ? Attendre que cela fonctionne et aie un minimum de succès peut-être… Je ne savais pas vraiment quelle position adopter à ce sujet. Ma vie virtuelle de blogueuse-beauté resterait sans doute au moins pour un temps, une sorte de secret…

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup ta façon d'écrire. J'ai aussi l'idée de créer un blog mais pour l'instant je n'ai pas encore franchi le cap...

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